7 ans ~ L'âge ou c'est dur de dire au revoir.
« Ali' ! Ali', ou tu te cache enfin ? »
Bien évidemment, Samantha Blameless n'obtint pas de réponse. Elle tourna la tête vers le salon, ou son cher mari félicitait chaudement ses deux fils aînés pour l'acquisition de leurs starters. Ils s'étaient rendus chez le professeur pokémon de leur région, deux jours plus tôt, et avaient choisit leurs compagnons de route en même temps. Les jumeaux avaient décidés de partir ensemble, bien trop soudés pour envisager de se séparer. La jeune mère qu'elle était redoutait d'ailleurs qu'ils n'éprouvent une sorte de dépendance l'un pour l'autre. Enfin, il y avait également une autre personne dans cette maison qui dépendait des deux garçons.
D'un pas feutré, la maîtresse de maison monta les escaliers qui menaient jusqu'aux chambres. Elle s'arrêta devant la porte au bout du couloir et toqua doucement. Pas de réponse. Néanmoins, Samantha décida d'entrer tout de même, et se félicita intérieurement de cette initiative. Son unique fille, son petit trésor, était bel et bien là. Allongée sur son lit de tout son long, tête enfouie dans le polochon, elle resta inerte, même quand sa mère s'assit au bord du lit. La jeune femme lui caressa la tête avec tendresse.
« Ma puce … Tu ne vas pas rester ici tout de même ? Tes frères partent dans une heure, tu devrais passer ce moment avec eux. »
Alienor tourna légèrement la tête et plongea son regard vert d'eau dans celui, plus sombre, de sa génitrice. Depuis toujours, la petite avait le don de faire passer ses sentiments dans son regard. Comme on dit, les yeux sont les fenêtres de notre âme. Et bien pour la cadette des Blameless, c'était vrai. Sa mère s'allongea à côté d'elle et la prit dans ses bras pour la bercer doucement. Elle comprenait. Le départ de ces deux sales gosses charismatiques l'affectait plus qu'il ne le devrait.
Bien qu'âgés de cinq ans de plus qu'elle, Camille et Paris avaient été très proches de leur petite soeur. Certes ils la taquinaient beaucoup, comme tous frères qui se respect, mais étaient également (sur-)protecteurs et toujours attentifs à son humeur et ses états d'âmes. Ils veillaient sur leur trésor, et personne à part eux n'avaient le droit de l'embêter. En réponse à toute cette affection, Alienor avait développée une véritable admiration pour les jumeaux. Ce qu'elle était aujourd'hui et ce qu'elle deviendra demain, c'était ces deux-là qui l'avaient influencés et aménagés. Sans ses modèles, Ali' n'était plus vraiment Ali'.
« Je veux pas qu'ils partent. »
Sa mère soupira de soulagement intérieurement, comprenant que le plus dur était fait.. Enfin une phrase ! Venant de cette boudeuse obstinée, ça relevait du miracle vu son état ! Samantha sourit et déposa un baiser sur le front de sa cadette. Ce n'était pas à elle de lui expliquer ça, et de lui redonner le sourire dans l'immédiat. Elle se leva et ressortit, tout en laissant la porte entrouverte, et ajouta avant de disparaître.
« Je te les envois. Essaye de voir le bon côté des choses. Pas seulement pour toi, mais aussi pour eux. »
Et elle la planta là. Alienor fronça les sourcils et gonfla ses joues, avant de se redresser d'un bond sur son séant, pour s'installer en tailleurs sur sa couette. Le bon côté ? Il n'y en avait pas vraiment pour elle justement. Elle allait se retrouver toute seule. Pas de faignants à réveiller le matin en leur sautant dessus. Pas de Camy pour lui faire son petit déjeuner spécial le dimanche matin. Pas de Paris pour lui apprendre à se défendre contre les pervers et frapper là ou ça fait mal. Qu'allait-t-elle faire sans ses deux frères, manipulateurs et dragueurs (malgré qu'ils aient seulement onze ans, ben oui faut commencer tôt !) ?
Tournant la tête vers l'embrasure de la porte, la Blameless dernier née ouvrit la bouche pour former un « o » parfait et écarquilla les yeux. Elle ne s'y attendait pas. Là où elle s'attendait à voir ses aînés et leurs cheveux bruns hérités du père de famille, se tenait un petit Carapuce. Intimidé mais curieux, il s'approcha en observant la chambre dans tout ses angles. Derrière lui se cachait un Salamèche, agrippé à sa carapace et qui gémissait plaintivement. Les pokémons de Camille et Paris.
« Salut ... » Lança platement la gamine.
« Cara ! » Lui répondit le starter eau en levant la patte.
Ce spectacle lui arracha un sourire. C'est vrai qu'ils étaient mignons ces deux-là. Surtout le lézard, qui tentait désespérément de se fondre avec la tortue bleue pour ne pas être vue. Alienor tapota son lit, invitant les pokémons à la rejoindre. Ravi, le Carapuce n'hésita pas et se dirigea vers elle, tirant son compagnon de feu par la patte. Ils grimèrent à côté de la gamine, qui timidement, tendit la main vers le type eau. Elle lui tapota doucement la tête, et il sembla apprécier.
« Alors t'es à qui toi ? Attends laisse-moi deviner … Paris ? »
Le pokémon approuva vivement et vint s'installer sur les genoux de la soeur de son dresseur. Pas farouche et curieux, il convenait bien au jeune garçon aux yeux verts anis lumineux et à la tignasse noire d'encre. Comme il voulait devenir Coordinateur (d'après lui ça plaît aux filles …), un compagnon qui ne craint pas la foule et apprécie d'être le centre d'attention lui allait bien. Et donc le petit timide était à Camy. Ali' releva les yeux vers le pokémon feu, qui se recroquevilla un peu plus si c'est possible, en sentant le regard émeraude posé sur sa silhouette.
« Ben t'as pas avoir peur … J'ai sept ans, je suis inoffensive. » Murmura-t-elle.
Elle tendit sa main libre, l'autre étant occupé à serrer le Carapuce contre son ventre, vers le Salamèche. Ce dernier gémit mais toutes ses plaintes s'arrêtèrent dès qu'il sentit la paume de l'enfant se poser sur son crâne, avec une tendresse infinie. Il releva la tête et plongea ses grandes pupilles bleus dans celles de l'humaine. La fillette lui sourit et l'invita à venir s'installer sur son autre genou. La tortue encouragea son ami d'un cri et finalement, le lézard à la peau orangée vint se blottir contre la cadette des Blameless.
C'est comme ça que la trouva ses frères quelques minutes plus tard. Ils sourirent et s'entreregardèrent avec une lueur identique au fond de leurs prunelles. S'asseyant à leur tour sur le lit, il entourèrent leur petit soeur. Camille posa sa tête sur l'épaule de sa frangine et Paris pressa son front contre le crâne d'Alienor. Ils restèrent ainsi un long moment, avec les pokémons sur les genoux de la plus jeune. Elle avait comprit ce qu'elle gagnait en laissant partir ses frères. Deux nouveaux amis, mais aussi la promesse que leurs retrouvailles seraient pleines de joies et d'amour.
10 ans ~ L'âge où on rêve de bien des choses.
Installée devant la télévision du salon (à écran plasma s'il-vous-plaît), elle ne tenait plus en place et se trémoussait comme un Chenipan sur son cousin à la couleur criarde. La présentatrice annonça que la finale du Concours de Féli-cité allait bientôt commencer, et rappela quels étaient les deux finalistes. Choses inutile aux yeux de la petit Alienor, plus si petite que ça d'ailleurs, car elle avait suivit tout le début du concours sans en manquer une seule miette. En revanche son père, Nolan, avait cédé à la fatigue du fait qu'il travaillait probablement un peu trop, et donc ronflait sur le canapé. Ave tout son amour pour lui, Ali' lui écrasa sans douceur le pied et en même temps, cria en direction de la cuisine :
« Maman ! Viens, ça va être le tour de Paris ! »
« Aoutch ! T'étais obligée d'être aussi violente pour réveiller ton papa chéri ?! » S'exclama l'homme de la famille en se tenant le pied.
« Oui. »
Ça avait le mérite d'être clair au moins. Le trentenaire (pas bien loin de la quarantaine tout de même …) grogna et croisa les bras sur sa poitrine en affichant un air vexé. Inutile de chercher de qui Ali' tenait son côté très têtu et gamin. Samantha apparut, torchon à la main et sourire aux lèvres. Elle vint s'asseoir dans le canapé à côté de son mari et demanda gentiment à sa fille unique de bien vouloir décrocher son nez de l'écran car elle ne voyait rien. Celle-ci s'exécuta avec hâte et s'installa le plus profondément possible dans son pouf. Nolan soupira.
« Comment peux-tu être aussi excitée ? Je croyais que tu trouvais les concours pokémons trop … filles ! »
« C'est pas un simple concours papa ! Si Paris gagne, il ne sera plus qu'à deux rubans du Grand Festival de Sinnoh ! En tant que petite soeur de Top Coordinateur, c'est mon devoir de l'encourager, même si j'aime pas les concours ! »
Vaincu par ses arguments, le père leva les bras au ciel et garda les yeux ouverts pour admirer la performance de son fils.
« … Et maintenant laissons place à nos concurrentes, Paris de Safrania et Amandine de Cimetronnelle ! »
« Pas trop tôt ... » Grommela la petite, impatiente jusqu'au bout des doigts.
L'écran laissa la place à un adolescent de quinze ans, sourire aguicheur aux lèvres et qui saluait vivement le public (les filles en particuliers, qui étaient toutes sous le charme du redoutable dragueur qu'est Paris Blameless). Ses cheveux soyeux qu'il gardaient longs depuis l'âge de douze ans lui cascadaient jusqu'au bas du dos et son visage incroyablement doux faisait craquer toutes les spectatrices. Plus timide et réservée, son adversaire, une fille de sa tranche d'âge avec des cheveux blonds en queue de cheval, salua le public avec un petit sourire. Un cri encourageant sortit des lèvres de l'adorable gamine en voyant son frère apparaître.
La jeune fille nommée Amandine libéra un Roucarnage de sa Love-ball, retrouvant de l'assurance une fois son majestueux rapace a ses côtés. D'un air sûr de lui, Paris repoussa une mèche derrière son épaule et d'un mouvement ample et maîtrisé, libéra son Tortank à l'air déterminé dans une pluie de bulles savonneuses. La petite spectatrice, sautilla depuis sa place sous l'œil amusé de ses géniteurs. Le petit Carapuce poli et gentil avait bien grandit. Elle murmura pour elle-même, réfléchissant aux choix des deux Coordinateurs en compétition :
« Aquasha est un type eau. Ça devrait bien se passer face à un pokémon Vol. De toutes manières, Paris gagnera, c'est certain ! »
Son père approuva d'un hochement de tête, rappelant qu'il n'avait jamais vu le starter eau perdre lors d'un match important. Alienor ne quitta pas l'écran du regard tout le long du match, et son cri victorieux retenti dans tout le village quand Roucarnage s'écroua au sol, KO par la puissance d'un Hydrocanon précis du premier partenaire de son aîné. Elle se mit à exécuter une véritable danse de la joie, entraînant sa mère dans son sillon de bonheur.
« Allons ma chérie du calme ! Regarde plutôt le ruban que ton frère reçoit. » L'apaisa cette dernière.
L'effet fut immédiat et la petite colla son nez à l'écran pour admirer la récompense reçut des mains de la présentatrice. Elle s'imagina un instant à la place du jumeau de Camille, qui d'ailleurs devait être dans le public. Non pas dans une salle de concours, mais face au redoutable Conseils des Quatre. Elle possèderait un pokémon aussi puissant que majestueux à ses côtés. Un Dracaufeu peut-être, comme Camy, ou même un Dracolosse … Non, plutôt un Feunard. L'évolution enflammée lui aurait alors permit de vaincre la Ligue, et la foule venue assister à sa victoire éclatante scanda alors son nom en rythme. Alienor, Alienor …
« Ali' ? Redescendent de ton nuage trésor ! »
La voix au timbre doux et amusé de sa mère la fit revenir à la réalité. Elle n'avait pas de Feunard ou de Dracaufeu, pas de badges, rien. Elle n'avait que dix ans, et il lui faudrait encore au moins deux longues années avant d'espérer se lancer sur les traces des jumeaux. Ses parents n'étaient pas rassurés à l'idée de la laisser partir trop jeune, elle devait donc attendre d'avoir le même âge que ses frères. Deux ans, c'est beaucoup trop long quand on possède la même impatience et soif d'aventures que cette enfant aux yeux chatoyants. La fille Blameless grimaça un sourire et se jeta dans les bras de son père pour lui faire un câlin et le réveiller alors qu'il piquait à nouveau du nez, partageant avec se parents ses projets d'avenirs colorés.
12 ans ~ L'âge où on se réveille enfin.
Alienor ouvrit les yeux tout doucement. Son œil droit refusa de s'étirer complètement, et elle sentait un liquide chaud et gluant lui couler le long de la paupière, pour aller finir dans son cou. Elle passa un doigt écorché dessus et constata qu'elle saignait. Certainement un bout de verre brisé qui s'était planté dans sa tempe ou son arcade sourcilière. La jeune fille tenta de se redresser à l'aide de ses coudes et gémit en sentant une douleur lui poignarder aussitôt la jambe. Elle baissa le regard sur le reste de son corps. Pas de blessures trop graves apparemment, mais son pied gauche était coincé sous une poutre qui s'était effondrée du toit.
« Et Me*de … » Soupira la pré-adolescente.
Elle tenta de tirer avec ses membres inférieurs, grimaçant et serrant les dents sous la douleur, alors que ses mains s'affairent à la dégager. Finalement, elle y parvint après bien des efforts et constata que sa cheville avait triplé de volume. Ça aurait pût être pire, se dit Ali' pour se réconforter. A l'aide d'une longue barre de métal cabossée qui avait dû être un tuyau de canalisation auparavant, elle se releva vaille que vaille, se servant de l'objet comme béquille. La main libre plaquer contre son œil droit pour ralentir l'écoulement du sang et constata les dégâts.
Sa maison de toujours, chargée des souvenirs de son enfance, n'était plus qu'une ruine. Plus de toit sur la tête et des murs à moitié détruit. L'étage n'existait plus. Le sol était fracturé en de nombreux endroit, et de là ou elle était, c'est-à-dire la cuisine, elle avait une vue parfaite sur les autres maisons de la ruelle, qui étaient dans le même état. Elle chercha ses parents des yeux, l'inquiétude la gagnant en flèche.
« Alienor ! Tu vas bien ? Oh mon dieu, Ali' ! »
« P'pa ! » S'exclama-t-elle, les larmes aux yeux.
Le chef de famille s'approcha à grandes enjambées, et serra sa fille contre lui. Il semblait n'avoir que des blessures superficielles, fort heureusement. La joie de savoir l'un et l'autre en vie après ce tremblement de terre aussi violent et inattendu se dissipa vite en remarquant l'absence d'une des des leurs. Ou était-elle ? Samantha, la mère attentionnée et la femme aimante, ou était-elle ? Ils se mirent à chercher frénétiquement, l'angoisse les gagnant à mesure qu'il ne trouvait ni n'entendait rien. Quelques voisins avaient appelés les secours, et ceux qui n'avaient pas de lésions graves vinrent chercher la disparut avec eux.
Alienor sentit son cœur se retourner. Sa main qui tenait son œil depuis tout à l'heure se porta à sa bouche pour en retenir le hurlement de douleur et le haut-le-cœur acide qui lui montait à la gorge. Le liquide transparent salé qui menaçait de couler depuis le début de cet enfer se mêla au sang du visage de la gamine. Sa voisine et amie s'approcha en la voyant ainsi figé, et aussitôt lui cacha les yeux en lui prenant la tête entre ses mains. Elle appela les autres et demanda à Nolan de ne pas s'approcher et de s'occuper de sa fille.
Voir sa femme, le cou transpercé par un morceau de bois brisé et trop affuté n'était pas un spectacle agréable …
*
Plus tard, assise dans un fauteuil à l'hôpital de la ville voisine, qui avait tenu le coup face à cet enchaînement de catastrophes naturelles, Alienor tenait fébrilement son pokématos bleu rayé entre ses doigts. Un cache-oeil médical lui couvrait l'œil droit et sa cheville avait été bandée. Son père était parti plus loin, cachant bien mal sa douleur. Elle, elle se sentait vide. Elle avait besoin d'une chose, une seule dans ce genre de moments tragiques. La voix de ses frères. Ils étaient à Hoenn en ce moment, et elle priait avec une ferveur incroyable pour leur survie.
La sonnerie retentissant dans le vide lui parût aussi froide que le glass de la mort. Elle se mordit violemment la lèvre. Son cœur effectua un bond en entendant la voix de Camille de l'autre côté, et en apercevant son visage dans l'écran. La lueur de ses yeux indigo lui fit monter les larmes aux yeux. En voyant ça, et les bandages qui couvraient le corps de sa soeur, une angoisse paniqué voilà le regard du dresseur.
« Sœurette ! Qu'est-ce qui se passe, où es-tu ? Ali', réponds, pourquoi tu pleures ? »
« Ca … Camy … ! C'est … C'est … Reviens s'il-te-plait ! Camy … !! » Hoqueta la jeune fille.
Elle se fichait pas mal d'éclater en sanglots au milieu de l'hôpital, de pas être capable d'aligner deux phrases correctement et d'avoir de la morve au nez. Elle voulait ses frères, et c'est tout. Elle voudrait pouvoir se blottir contre le torse musclé de Camy, sentir l'odeur musqué du parfum de Paris. Elle voulait entendre le rire des jumeaux et se faire ébouriffer un peu plus la tignasse par eux. Elle voulait sa famille.
Le visage de Camille se figea. Il cessa de la harceler pour qu'elle lui dise ce qui se passait. Il aurait aimer pouvoir lui toucher le visage, caresser sa joue et passer sa main sur son visage. Mais des milliers de kilomètres les séparaient.
« Maman est morte. »
La vie n'est pas toujours juste. Alienor Yula Blameless venait de le comprendre.
15 ans ~ L'âge ou on déploie ses ailes.
Le portail se claqua derrière elle, alors que déjà sa silhouette haute et longiligne s'éloignait d'un pas léger et rapide. Alienor longea un instant les clôtures blanches qui entouraient les jardins de sa ruelle, banlieue paisible de Céladopole. Après le tremblement de terre, la jeune fille et son père étaient partis vivre chez les parents de Nolan, à Johto. Ils y étaient restés de longs mois, afin de panser les blessures du cœur reçues. Camy et Paris les avaient rejoints. La famille s'était réunie pour pleurer la perte de Samantha. Puis Alienor avait omis le souhait de revenir dans sa région natale. Son père avait accepté, lui aussi souhaitant revoir cette bonne vieille Kanto.
C'est donc avec les jumeaux collés à elle (depuis la tragédie, ils ne l'avaient plus lâchée) et leur paternel qu'Ali' était venue s'installer dans la ville qui est également la cité natale de sa mère. Un moyen de se rapprocher d'elle, car en même temps, l'adolescente ne se sentait pas de retourner à Safrania. Nouvelle maison, et avec le temps, la douleur s'était atténuée. Après deux ans, les jumeaux avaient omit le souhait de voyager à nouveau. Et leur soeur, s'était finalement décidée, grâce à son géniteur, de se lancer également à la poursuite de ce rêve qu'elle avait laissé en plan avec le tremblement de terre.
« Alors comment dire … Bonjour, je viens pour mon premier pokémon ! Bof pas terrible. Salut Prof je … Non non et non ça va pas. Et Me*de, on verra bien une fois sur place ! »
Elle fit la moue, pinçant ses lèvres, et leva les yeux vers le ciel. Il faisait plutôt beau et frais, un jour de mai idéal pour démarrer son voyage initiatique. Le chemin de cailloux épars laissa place à une route pavée et les maisons se faisaient plus rares. Les Blameless s'étaient installés à la sortie de la ville animée, à l'opposée du laboratoire, et il fallait compte environ trois quarts d'heure de marche à l'adolescente pour espérer frôler des doigts son Pokédex et la ball de son starter.
« Et d'ailleurs, je choisie qui moi ? Bulbizarre, Salamèche ou Carapuce ? Raaaah, c'est trop prise de tête ! » S'exclama-t-elle en se frappant le front du plat de la main.
Finalement, la silhouette de l'immense bâtisse emplie de scientifiques se distingua à l'horizon. Un immense sourire fendit le visage de la demoiselle, qui tira sur sa chemise d'été (et piquée à Camy) blanche. Elle inspira, et se décida à franchir les mètres restants.
*
Quelques minutes plus tard, Alienor ressortait, pokéballs vides ne demandant qu'à être remplie à sa ceinture, et Pokédex flambant neuf rangé précieusement dans son sac de voyage à bandoulière. Mais surtout, blottit dans ses bras et la fixant de ses grands yeux bleus, son nouveau compagnon de route. Le petit lézard de feu pencha la tête sur le côté, respirant l'odeur de sa nouvelle dresseuse et l'observant du regard.
« Tu es trop mignon Salamèche. » Fit Ali' en souriant au susnommé.
En fait en arrivant au labo, elle avait dans la tête de prendre le type plante. Mais quand elle avait vue cette salamandre, un peu à l'écart des autres et pourtant au regard si vif et alerte, elle avait craquée. Son attitude était bien différente de Charma, la timide Dracaufeu de son frère. Surtout compte tenu du fait qu'il lui avait balancer une flammèche d'avertissement quand elle avait voulu le serrer fort contre elle.
La jeune fille et son pokémon s'installèrent sur un banc et Alienor prit son nouvel ami sur les genoux. et elle plongea son regard dans celui de Salamèche. Il rougit en se sentant ainsi observer, un peu troublé, mais agita les pattes avant avec bonne humeur. Sa dresseuse sembla réfléchir un instant, tout en continuant de l'admirer. Il était beau, d'un genre fascinant. C'était magique de savoir qu'il pouvait cracher des flammes et même évoluer ! Elle comprenait mieux ce qu'avait ressentit les jumeaux en prenant leur starter dans les bras.
« Je vais t'appeler … Torch ! Qu'est-ce que tu en dis, ça te plaît ? »
« Mèche ! » Répondit-il.
Le pokémon eut l’air d’apprécier l’idée et il secoua ses bras comme signe d’acceptation. Alienor sentit une bouffée de fierté l’envahir, et elle se surprit à espérer fort que tout irait bien avec son nouveau et premier pokémon. Un sourire éclaira son visage.
Maintenant avec Torch à ses côtés, elle sentait que tout allait changer.