On pourrait qualifier Castielle de cynique car elle adopte en effet une attitude assez désinvolte face à la vie. Son mode de pensée diffère des normes établies, notamment face à la morale, ce qui peut choquer certains. On peut en effet attacher à ce trait de caractère une sorte d'humour noir qui peut tendre à la malveillance, un mordant et une ironie en passant par le pince-sans-rire. Face à la multiplicité des conventions sociales, Cass aime pimenter les conversations de sarcasme afin d'affirmer une certaine supériorité dans le dialogue ainsi qu'une tendance certaine à la rébellion. Contrarier pour contrarier, ce corbeau s'en amuse énormément.
Nous pouvons ajouter à cela un profond pessimisme qui la suit depuis la grande catastrophe, surtout vis à vis des relations sociales et des amitiés qui sont pour elle qu'un tissu de mensonges intéressés. Ainsi, elle se permet et s'encourage d'autant plus à se moquer de tout et de rien, des gens qu'elle croise comme de la vie : dérision est le maître mot qui siège sur ses lèvres.

Pourtant, on aurait pu croire qu'elle se désintéresse des combats pokemon à cause de sa tendance à tout voir du mauvais oeil, pourtant, c'est une discipline qui l'amuse énormément. Extrêmement battante et pleine de concurrence, au travers d'une franchise parfois malvenue, Cass recherche la confrontation. Combattre tisse, selon ses pensées, un lien unique et puissant entre pokemon et dresseur : ainsi une vérité et une spontanéité dans les sentiments qu'elle reproche aux relations humaines.
Ayant un profond besoin d'adrénaline, Cass est une femme qui veut bouffer de l'aventure, et ceci, en comprenant danger et situations désespérées. Elle peut donc mettre à épreuve ses méninges et sa ruse pour se sortir de toutes les situations possibles, car Castielle est une personne logique et raisonnée.

Il existe un autre trait important à savoir sur ce personnage : son profond enclin à la perfection. La corbac est en effet très exigeante envers les autres et elle même, ne s'autorisant aucun échec et aucune médiocrité. Ainsi on peut parfois voir une certaine vanité et impatience de sa part, mais dans une mesure respectable car elle n'est ni égocentrique ni fière. C'est pour cela qu'il est tout de même intéressant de préciser qu'elle n'est pas encline à la générosité et l'altruisme. De plus, elle est douée d'une très grande ambition et souhaite toujours être la plus instruite.

Toutefois, au fond de ce drôle d'énergumène, un profond sentiment de loyauté et de fidélité est capable de se développer envers ceux qui le méritent, c'est à dire ses vrais amis ou quelques rares exceptions. Elle est également animée d'une droiture exemplaire et ne supporte pas l'injustice. Cependant, passer outre les lois et mentir ne semblent pas être un problème pour Cass… En somme, Castielle est une femme peu conventionnelle et contradictoire qui semble prendre sa vie pour un immense plateau de jeu.

Je conclurai cette description avec quelques petites manies particulières de Castielle. Tout d'abord, c'est une personne qui adore se travestir et se déguiser selon ses envies : en effet, elle suit la tradition stoïcienne et pense que chacun revêt son costume en société et ne laisse pas voir la vraie personne. C'est également une dingue de mécanique et technologie de pointe ; elle a des tendances à la narcolepsie et raffole de cornichons en pot.

Dans un grand manoir situé sur un plateau d’Algatia dans la région d’Hoenn, une petite tête blonde s’amusait avec des écrous et des écrans plats. N’oublions point les larges tournevis qu’elle faisait s’abattre violemment sur lesdits objets ainsi que les multiples câbles qui s’enchevêtraient sur ses fines petites guibolles blanches. Cette jolie enfant appartenait à une famille très riche et connue à Hoenn pour les progrès qu’elle amena à la science et la technologie moderne… Elle s’apprêtait à suivre le même chemin. Douée depuis son plus jeune âge aux circuits imprimés plutôt qu’en pokemon ou en pâtés de sable, Castielle préférait passer son temps à inventer des jouets plus audacieux les uns que les autres plutôt que de sortir avec les enfants de son âge. Cette manie entraina d’ailleurs une pâleur extrême et des cheveux clairs à la jeune enfant ce qui avait tendance à renforcer les craintes de ses camarades.
Si Castielle passait son temps à fabriquer des machins et bidules, c’est parce qu’elle s’ennuyait beaucoup trop : ses parents souhaitaient ardemment ‘cultiver son génie’. La seule relation plutôt saine qu’elle entretenait était celle avec sa sœur Daenerys. Une belle et grande sœur de plus de cinq ans qui avait placé la barre très haut pour la suite. En effet, elle était devenue une célèbre scientifique, tout comme papa maman, et arborait un parcours illustre et sans faute autant dans ses études que ses réalisations. Castielle l’enviait et ne manquait jamais de le faire savoir, en effet, car chaque soir aux repas, papa maman n’oubliaient pas de mentionner la ‘perle de la famille ; même si Dany se riait d’un tel surnom. Ainsi la petite Cass avait ses preuves à faire afin de gagner l’estime de ses parents.


Un beau jour de décembre, alors que la neige battait les volets des bâtisses et secouaient les flots, la jeune Castielle alors âgée d’une dizaine d’année s’est fait enlever sous les regards très attentifs de ses précepteurs. Enfin, la vérité était qu’elle les avait encore dupés avec un joli déguisement fait de sa main et qu’elle en avait profité pour s’échapper dehors afin d’aller goûter aux plaisirs auxquels elle n’avait pas le droit habituellement : le vent, la neige et la liberté. Néanmoins, ce fut à cet exact moment que trois sbires de la Team Rocket l’enlevèrent ; ils devaient préparer le coup depuis quelques semaines car le rapt était si bien monté que même les forces engagées à de fortes sommes par les parents ne parvinrent pas à retrouver l’enfant. En réalité, c’était pour une demande de rançon que Castielle fut enlevée et son séjour dans un repère de malfrat ne l’effraya pas. Enfin, jusqu’au moment où, agacés par les sarcasmes de l’enfant, les sbires envoyèrent des pokemon pour la calmer. En effet, c’est au troisième jour de son enlèvement qu’elle fut à jamais traumatisée par les pokemons qui l’avaient maltraitée. C’est également ce jour là qu’elle fit un terrible amalgame : « tous les pokemons sont méchants ».
Les parents décidèrent enfin après une semaine de rapt à payer la rançon et ils retrouvèrent leur fille plus traumatisée et perturbée qu’avant. Celle-ci raconta dans les moindres détails les sévices qu’elle avait subi et ses parents décidèrent de l’éloigner définitivement des pokemons. Elle suivit par la suite une éducation rigoureuse et mena des études supérieures dès l’âge de quinze ans dans le domaine de la technologie et des sciences avancées.

Elle fut diplômée à seulement dix-huit ans et conçu ses premiers logiciels commercialisés pour pokemontre, pokédex et compagnie la même année. En un an, elle mis au point tant d’avancées dans les transports (notamment la motorisation) et en infrastructures que sa popularité grimpa très vite. Beaucoup de contrats lui tendaient la main, même pour des technologies d’arènes pokemon ou de concours et Castielle les remplissait en mieux tout en prenant bien soin de ne jamais approcher les pokemons. En effet, elle était restée effrayée depuis toutes ses années et la pression de ses parents ne l’avait pas aidée à la thérapie. Castielle se issa dans des milieux très pointus de la technologie si bien qu’elle fut souvent l’invitée d’honneur d’émissions de TV.
La jeune femme semblait être très enjouée par son travail, et c’était le cas, mais l’ennui demeurait pourtant et elle sentait un grand vide en elle qu’elle ne parvenait jamais à combler. Sa sœur ne l’aida pas à comprendre son mal-être et semblait parfois la jalouser à son tour pour sa fulgurante ascension et son indéniable talent. Même les ‘illustres parents’ commencèrent à chanter les exploits de leur plus jeune fille !

Un certain jour, Castielle fut contactée par un éminent groupe de la Team Rocket. Celle-ci lui proposait un poste haut placé dans la branche scientifique particulièrement alléchant dans leur terrible organisation criminelle au nom de l’aversion pour les pokemons qu’avait la jeune blonde. Sentant enfin une forme d’adrénaline, elle accepta de rencontrer un certain conseil pour l’admission, juste par curiosité et un quelque intérêt, avouons-le. C’est ainsi qu’elle se retrouva dans une pièce très sombre éclairée par un spot lumineux venant du plafond en récitant un curriculum vitae bien rempli devant un conseil dont on ne pouvait voir le visage. L’expérience prenait un tournant très intéressant si bien qu’elle fut sur le bord d’accepter la proposition de la Team Rocket. Cependant, ils commirent l’irréparable.
Quelques sbires amenèrent des cages pleines de pokemons et avec une baguette électrifiée, la même baguette que Castielle avait mis au point quelques mois auparavant, ils battirent les pauvres bêtes. Horrifiée par ce spectacle, elle se vit plongée neuf ans en arrière, alors qu’elle tenait l’exacte même place que ces pauvres pokemons. Castielle comprit alors enfin l’importance de l’amalgame qu’elle avait fait depuis tout ce temps et elle se rendit compte que les pokemons étaient bien plus terrorisés par ces humains que les humains par ces pokemons. En plus de voir l’horreur et le sadisme humain, elle vit enfin l’importance de la vie des pokemons et se gifla intérieurement pour toutes les années qu’elle avait passé à écouter docilement ses parents.
Ainsi, pleine d’arrogance et de nouvelles valeurs morales fraichement retrouvées, elle tourna les talons et refusa d’entrer dans la Team Rocket. Avant de franchir le seuil, elle se tourna une dernière fois vers ces pokemons en cage et aperçu un vaillant Lucario qui tentait de se débattre de l’emprise de ses ravisseurs. Elle fut à jamais marquée par ce magnifique pokemon, qui représentait tout le courage qu’elle n’avait pas eu à se rebeller contre la volonté de ses parents.

Puis la catastrophe vint. Et ravagea beaucoup de repères. Les vents se déchainaient, fouettaient les rivages de plein fouet et déracinaient les arbres. Beaucoup de capitales ont vu leurs illustres structures prendre feu ou s’écrouler sous les secousses sismiques. Les lacs et les fleuves débordèrent, emmenant tout sur leur passage, familles comme masures. Mais le plus impressionnant furent les continents, qui, comme par enchantement, se déchirèrent et s’élancèrent à la conquête du globe formant ainsi un immense et unique continent. Seule la plaque d’Unys ne bougea pas et comme un îlot sacré, fut préservé de tout tord naturel. En revanche, ce ne fut pas le cas des autres célèbres régions. Par exemple, la tour où se trouvait Castielle au moment des secousses et des vents était un bâtiment très célèbre de Doublonville où elle menait d’une main de fer une longue conférence. Projetée sur les fenêtres et les murs, la jeune femme réussit à s’extirper de ce bourbier, mais certains de ses collègues périrent dans les flammes. Par ailleurs, elle sauva du brasier deux pokemon et ainsi s’est vu arborer une belle et longue cicatrice de l’épaule jusqu’au milieu du dos.
Les flots submergèrent par la suite Algatia avec le manoir familial. Inquiète pour ses géniteurs, tout de même, elle ne fut pas surprise que ces lâches aient déjà levé le camp. En revanche, elle ne trouva aucune trace de sa sœur qui semblait avoir simplement et purement disparu, probablement emmenée par les flots. Elle poursuivit sa monotone vie de scientifique pendant deux ans encore, gagnant ainsi une très grande notoriété. En plus de son ennui et la tristesse d’avoir perdu sa soeur, les illustres parents déshéritèrent Castielle lorsqu’ils apprirent qu’elle avait refusé un poste dans la Team Rocket : ce fut le coup de trop de la jeune scientifique qui éprouvait maintenant une rancœur énorme envers ses parents et décida de renoncer à tous ses biens.

Enfin, elle se sentit vivre. Libre. Libre des conventions, libre des obligations et des masques sociaux de la popularité. Elle renonça à sa richesse et son prestige, disparaissant simplement de la surface de la carte. Castielle décida de partir sur les routes à l’aventure. Cette aventure à laquelle elle n’avait pas eu le droit à ses dix ans. Elle se coupa donc les cheveux, se tatoua deux serpents sur les bras pour ne pas oublier le choix qu’elle avait fait devant la Team rocket, et sur sa bécane fraichement développée en secret, s’élança sur les routes d’une nouvelle région : Johto. Pourquoi celle-ci ? Car elle était presque inconnue dans cette région et elle risquait peu de se faire retrouver par les forces de police engagées pour la retrouver. Ainsi fugitive, en changeant de look, changea de métier et décida de devenir dresseuse.
Un beau jour alors qu’elle s’en allait, un appel sur sa pokémontre modifiée par ses soins capta son attention.

« - Castielle ? J’ai appris que tu mettais les voiles.
- …Tu n’es pas censée pourrir au fond de l’eau, Dany ?
- J’avais besoin de disparaître, ma couverture allait être compromise.
- Comment ça ? Tu vas m’apprendre que t’es un genre de sbire infiltré super top secret ? Si je m’attendais à ça de la part de ma propre illustre et parfaite sœur, tu m’impressionnes de jours en jou…
- Laisse moi finir de t’expliquer avant de lancer tes sarcasmes !
- Navrée, c’est l’habitude, frapper avant de parler.
- Tu es en droit de savoir à présent, puisque tu as quitté les parents.
- Allez, crache le morceau !
- Je fais partie de la Team Rocket.
- Sans blague ! Je ne l’avais pas deviné ! Et pourquoi cela ? Tu n’as pas l’impression d’appartenir à une organisation tyrannique et sadique ?
- Ce n’est pas par choix, comprends moi, je ne peux rien te dire de plus pour l’instant. Je voulais juste te dire que j’étais en vie. Je t’aime p’tite sœur, je te recontacte.
- Ouais. »

Fidèle mais têtu, il ne manque jamais de réprimander sa dresseuse. Il est assez joueur mais également soupe-au-lait. Il est néanmoins bien plus sérieux que Castielle et c'est lui qui s'occupe d'elle le soir. Par exemple, lorsqu'elle s'endort sur un tronc d'arbre à cause de sa narcolepsie, c'est lui qui lui met sa couverture et qui range ses affaires... Qui est le dresseur dans l'histoire ? Droit et juste, il est humble et modeste.