Si je devais me décrire en un mot, ce serait "calme". Oui, je suis une personne calme et il est rare de me voir en train de courir partout ou même de parler très fort. Ca ne veut pas dire que je suis réservée ou un poil solitaire, que du contraire ! Je n'hésite pas à me tourner vers des connaissances comme vers des passants, pour demander de l'aide ou simplement discuter par exemple. Et toujours avec le sourire. C'est quelque chose dont je ne me sépare jamais, ou presque : lorsque je suis triste ou en colère. D'ailleurs il est plus facile de faire baisser mon moral que de m'énerver.

D'une nature rêveuse, naïve et pacifique, j'ai tendance à prendre tout le monde comme des amis, ce qui m'a valu quelques ennuis et autres coups de râteaux. Ce que je prends sur moi et enfouis au plus profond de ma mémoire. Parce que j'ai l'habitude de me taper sur les doigts dès que je fais une erreur. Mauvaise manie, hein ? Même mon équipe essaye de me faire rentrer dans la tête que ça ne sert à rien, mais je n'y peux rien. C'est naturel. Lorsque je suis triste, je ne pleure pas. J'ai seulement un air absent et plus de voix. D'ailleurs, j'arrive à refouler cette tristesse rapidement : il suffit simplement de me laisser quelques minutes et j'aborde de nouveau mon sourire.

Pour ce qui est de la colère, il est rare de me voir dans cet état. Etant patiente, je ne fais pas attention à ce qui m'énerve, ou je ne manifeste que de l'agacement. Mais lorsque je suis vraiment énervée, il n'y a que mon visage qui le montre : ma voix reste calme malgré une pointe de reproche et je ne fais aucun mouvement brusque. Je trouve que ça a plus d'impact que des cris et des gifles. Gifles que je n'administre que pour me défendre.

Mais revenons à des traits de caractères plus joyeux. Je m'entends très bien avec les Pokémons, que je trouve aussi importants que des humains, pas inférieurs. Même sans parler leur langage, je comprends ce dont ils ont besoin, envie, ce qu'ils peuvent ressentir. Surtout avec les Pokémons Vol, sûrement parce que j'ai toujours vécu avec eux. D'ailleurs, je considère mon équipe comme mes meilleurs amis et c'est réciproque. Nous nous aidons mutuellement, nous faisons attention les uns aux autres et nous trouvons ça merveilleux.

Pour ce qui est des combats, j'aime beaucoup me "battre". Surtout parce que je découvre de nouvelles techniques, et que j'apprends un peu mieux à connaitre les Dresseurs qui me défient et leur équipe. Ce que je préfère, ce sont les coups inattendus : ça donne du piquant au combat. J'ai l'habitude d'inviter les Dresseurs que j'ai défié à prendre un café après le combat. Bizarre ? C'est surtout pour faire leur connaissance et garder contact. Parce que ça me fait vraiment plaisir d'accorder le badge Zephyr aux jeunes Dresseurs de Johto.

Enfin, j'aime énormément voyager et découvrir le monde, pas qu'à Johto. Il existe tant de paysages, de Pokémons et de gens différents que j'ai envie de tous les rencontrer. Objectif que je n'accomplirais sûrement jamais dans sa totalité, mais je m'en fiche. J'ai une nouvelle motivation pour faire le tour du monde Pokémon, c'est regarder l'étendue des dégâts des bouleversements d'il y a 6 ans et imaginer comment c'était avant. De plus, le grand air m'a toujours fait du bien et à mon équipe aussi. C'est pour cette raison et aussi parce qu'ils ont droit à autant de liberté que nous que je ne les enferme jamais dans des Pokéballs, sauf si c'est pour leur sécurité.

Une dernière chose avant que je ne vous raconte mon passé ? Mon rêve est de voler. Voler comme un oiseau...

"Tu vas bientôt voir la force du vol élégant des Pokémons oiseaux !"

C'est un matin d'hiver que je suis née. On n'aurait pas cru qu'on changeait de saison dans à peine cinq jours, avec la température environnant le zéro et la neige épaisse couvrant le sol, les toits et les jeunes feuilles des arbres. Le printemps était pourtant presque arrivé. Les oiseaux aussi.
Toute mon enfance s'est déroulée dans la petite ville qu'était la ville Griotte. Ma mère tenait une Pension spécialisée dans les Pokémons Vol venus de toutes les régions, qui avait une partie formant notre maison. Mon père, lui, voyageait dans le monde entier pour capturer les Pokémons oiseaux qu'il ramenait à la Pension. Je ne l'ai jamais beaucoup vu, il était rarement à la maison. Quand il était là, il me montrait quelques-unes de ses techniques pour capturer les Pokémons, ou m'enseignait les bases des Dresseurs. Le reste du temps, je jouais et m'occupais des Pokémons oiseaux dans la Pension. D'ailleurs, il s'étaient plus attachés à moi qu'à ma mère. Je les comprenais, même si je ne parlais pas leur langue. Leurs besoins, leurs caractères, leurs états d'âmes. Et je les aidais, comme avec des amis. Parce qu'on étaient amis.

"Enfin, le vent m'emporte sur ses ailes..."

Avec l'âge sont venus les rêves de l'adolescence, ceux de voyager loin de la maison et de découvrir le monde, au coté de Pokémons. Des rêves qui sont devenus progressivement des ambitions que je comptais réaliser. C'est à mes 17 ans que j'ai enfin osé demander à mes parents si je pouvais partir parcourir les routes et devenir Dresseuse. Et ma grande déception, ils s'y sont opposés. Alors j'ai attendu que la lune soit haute dans le ciel pour sortir discrètement de mon lit, rassembler mon argent de poche, une petite radio, une bonne dizaine de Potions et trois Pokéballs de mon père et aller silencieusement dans la volière en plein air pour appeler tout bas des Pokémons oiseaux. Il n'y en a qu'un seul qui s'est posé sur mon épaule, Neal. Mon compagnon le plus fidèle, mon meilleur ami. Et c'est avec lui que j'ai passé pour la dernière fois les portes de la Pension.
Les années qui suivirent, je parcourrai les routes de Johto, collectionnai les badges et renforçai l'amitié qui nous liait, Neal et les deux Pokémons que j'avais capturé au début de mon aventure. C'est-à-dire Danua et Cornal. Quelques jours après mon départ, je me décidai à traverser les hautes herbes de la Route 30 et je tombai sur Danua, blessée après un combat sûrement. Je l'ai recueillie et l'ai soignée, notre amitié a commencé à prendre forme et elle nous a rejoint. Arrivée à Mauville, je rencontrai Corval qui prit mon serre-tête en une fraction de seconde. Neal, Danua et moi l'avions poursuivi dans toute la ville pour le retrouver posé devant la Tour Chetiflor, où il posa mon serre-tête et décida de nous accompagner. D'ailleurs, le premier Champion que je rencontrai devint mon modèle. Parce qu'il représentait ce que je voulais devenir : une championne heureuse au coté de ses Pokémons Vol. Mais pour le moment, j'étais devenue une Dresseuse, et mes Pokémons et moi étions heureux.

"Mes ailes sont encore vigoureuses !"

Depuis un moment, le temps était étrange. Des nuages regroupés cachaient le ciel, un orage menaçait mais n'éclatait pas, le vent semblait imprévisible, l'atmosphère était lourde. J'étais sur la Route 34, parce que même en 5 ans je m'intéressais plus à mes Pokémons ou à ceux dans les hautes herbes qu'aux Champions et aux combats. Je sentais bien que mes Pokémon étaient très nerveux, je l'étais aussi. Nous étions en été. Et l'orage éclata.
Le sol commença à trembler, mes Pokémons s'envolèrent et Danua courra maladroitement vers la Pension de la route. J'essayai de la suivre, mais les tremblements redoublant d'intensité me firent trébucher et je m'écrasai contre le sol ou je restai, sonnée. J'entendis derrière moi un bruit d'eau, de l'eau en masse qui s'approchait. Et je sentais des serres qui tiraient mon T-shirt. Je fis un effort pour me relever mais je retombai sur le sol. Je vois du coin de l'œil Neal qui tentait de me porter, mais j'étais bien trop lourde pour lui. Corval lui prêta main forte, mais en vain. Danua monta tant bien que mal dans un arbre, ce qui était comique à voir, mais on n'y pense pas dans cette situation. L'eau se rapprochait et Neal et Corval commencèrent à pousser des cris alarmés. Et quelques secondes plus tard, ils me lâchèrent, s'envolèrent dans le ciel et la vague me frappa de plein fouet, puis m'avala. Je sombrai dans l'inconscience.

"Très bien, c'est à moi de me poser au sol."

Je me réveillais couchée dans de l'eau boueuse. Neal, Danua et Corval me regardaient en me donnant de petits coups de bec. Ce qui me fit sourire. Je me relevai et regardai autour de nous. Il n'y avait plus de bruit. J'aperçus pas très loin une ou deux personnes encore inconscientes. Quelques Pokémons avaient atterri dans les arbres ou sur la Pension à cause de la vague. La Pension, un peu plus loin, était très abimée, avec la toiture trouée et les murs déformés. Mais le pire, c'était que la route n'existait plus. Elle était devenue un marécage dense. Crottée et sale, je marchais avec des jambes douloureuses en direction de Doublonville, la ville la plus proche d'ici, suivie de mes Pokémons. J'en profitai pour allumer la radio qui, par miracle, marchait. Le présentateur expliquait que toutes les régions avaient subi des séismes, des tsunamis, des orages et diverses catastrophes naturelles... ou pas. La première pensée que j'eus se tournait vers la Ville Griotte, la Pension et les parents que j'avais abandonné là-bas. Je fis demi-tour et courus vers Ecorcia.
Quelques jours de course plus tard, j'arrivai à la porte reliant la Route 30 à la Ville Griotte. Et lorsque je la passai, le spectacle me pétrifia. Il n'y avait plus que de l'eau, de l'eau à perte de vue. Avec des restes de toits qui dépassaient. Je plongeai d'un coup et nageai de toutes mes forces vers l'autre bout du village en me reposant de temps à autre sur les toitures. Et je me posai essoufflée sur le toit de la maison en face de la Pension. Il n'en restait plus rien. Seulement un morceau de toit à deux doigts de dériver et un trou énorme dans la grille de la volière. Tous les Pokémons oiseaux s'étaient envolés. Mais pas ma mère. Et je remplis un peu plus l'inondation de mes larmes, malgré le réconfort que tentaient de me procurer Neal, Danua et Corval.

"Mais je reconnais ma défaite."

Après avoir appris la mort de ma mère, je décidai de retourner à Mauville qui a été en partie détruite. J'espérais que mon père soit toujours en vie, mais j'avais perdu contact avec lui et je ne sus jamais s'il lui était arrivé quelque chose ou pas. Ne sachant plus quoi faire et n'ayant plus envie de continuer mon parcours de Dresseuse, je me mis à aider les habitants à reconstruire leurs villes, avec l'aide de mes Pokémons. Un an plus tard, la ville était reconstruite et on se mit à rechercher de nouveaux Champions. Je me rappelai de l'ancien champion de la ville, le modèle que je voulais suivre. Et je décidai de tenter ma chance.
Neal, Danua et Corval étaient piles dans les niveaux acceptés pour les candidats au titre de champion de Mauville. Mes Pokémons et moi enchainions les combats, en ressortant toujours victorieux. Parce que mon équipe voulait aussi se reconstruire. Et lors de la finale, nous avons réussi à battre le Dresseur adverse. Grande victoire pour nous. Nous avons reçu le titre de champions de Mauville et avons emménagé dans l'arène, où nous avons trouvé un équilibre entre les combats contre les jeunes Dresseurs et les voyages dans Johto pour observer l'étendue des dégâts. Nous nous sommes reconstruits, et notre nouvelle vie nous plait.
Ca fait trois ans que je mène cette vie. Perchée en haut du labyrinthe en verre de l'arène, j'observe un nouveau Dresseur s'approcher de moi pour me combattre. Je lui souris, mon équipe voletant autour de moi.

"Je suis Lyn, la Championne de l'Arène de Mauville."

C'est un oiseau doux, mais dégageant de la puissance et une grande force morale. Elle est loyale et prête à affronter toutes les épreuves qui lui seront soumises sans broncher, à se démener pour aider voire protéger ceux qu'il apprécie. Elle aime beaucoup la compagnie, tant humaine que Pokémon. D'ailleurs elle est heureuse avec sa maîtresse. On peut dire qu'elle est à l'image de la championne.
Elles se sont rencontrés dans les Ruines Griotte. Lyn l'avait aidé à se libérer d'un gros gravât, tombé d'une des maisons délabrées. Les jours suivants, Pyron était revenue aux Ruines pour revoir les Pokémons de Lyn qu'elle enviait et a intégré l'équipe lorsqu'elle a atteint l'arène.