- « Tu veux rejoindre la Team Rocket, alors que tu n’as pas de pokémon ? Ahah, t’es un comique petit, allez dégage de là, tu me fais perdre mon temps. »

L’homme se leva de la table et quitta le bar. Ulrich qui après finalement une semaine de recherches acharnées avait finalement réussit à prendre contact avec l’organisation qu’il voulait rejoindre, se sentit humilié et impuissant. Il avait entendu des rumeurs comme quoi un recruteur de la Team Rocket était présent tous les soirs, dans un bar de miteux de Mérouville. Le reconnaître ne fut pas difficile, l’homme était en effet seul à une table reculée du bar, une simple boisson posée sur la table, tandis que les autres étaient tous devant le bar, complètement saoul, et s’agitant dans tous les sens sous les effets de l’alcool. Le jeune homme avait espéré que l’organisation lui fournirait un pokémon, mais dans ce monde on a rien sans rien. Il le savait, mais c’était son unique chance d’obtenir un pokémon et de pouvoir ainsi démarrer sa nouvelle vie. Malheureusement les choses ne s’étaient pas passé comme il l’avait espéré, et en plus de se moquer de lui, le recruteur de la Team Rocket était parti sans payer l’addition. Comment avait-il osé le dénigrer ainsi ? S’il avait s’agit de n’importe quelle autre personne, celle-ci se serait immédiatement retrouvée au sol, assaillit de coups. Mais cet homme était l’unique moyen qu’Ulrich avait d’intégrer la Team Rocket, et ce dernier le savait pertinemment. Il avait donc ravalé sa fierté, et avait laissé l’homme partir, sans le moindre mot. Le garçon réfléchit plusieurs minutes, et se dit que la priorité du moment était de partir sans payer. Après tout, cette boisson n’était même pas la sienne, puis de toute façon, il n’avait pratiquement plus d’argent, alors il n’était pas question de dépenser le peu d’argent qu’il lui restait pour ça.

- « Excusez-moi, vous avez des toilettes s’il vous plaît ? » demanda Ulrich au barman.

- « C’est là-bas petit » indiqua-t-il, en montrant du doigt une porte, à l’extrémité gauche du bar.

Le jeune garçon s’y rendit donc, et par chance, ce qu’il avait espéré était là : une fenêtre. Ni une ni deux, il l’ouvrit, et sauta dehors. Il faisait nuit, une lègere brise fraiche caressait le visage d’Ulrich et le ciel sombre était recouvert de nuages. Une pluie torrentielle s’abattait sur la ville, alors que le jeune garçon n’avait plus suffisamment d’argent pour une nuit de plus à l’hotel. La rencontre avec le recruteur était son dernier espoir. Il donna un violent de coup poing sur le mur du bar, sous le coup de la colère. Ses nerfs avaient laché. C’était ça sa nouvelle vie ? Passer la nuit dehors, sous la pluie et dans le froid. Où était ses passé ses rêves de puissance ? A quoi avait servit le fait de quitter Clémenti-ville ? Tandis qu’un léger filet de sang coulait sur sa main gauche, le jeune garçon s’assit par terre. Il ne savait plus quoi faire. Tout ses espoirs avaient été anéanti, il n’avait pas la moindre alternative, nulle part où alller, il était seul au monde. Ulrich resta sans bouger, hagard, pendant plusieurs minutes avant de réaliser quelque chose : le barman allait se rendre compte qu’il était parti, il devait par conséquent s’éloigner rapidement du bar. Il ne voulait pas bouger, il n’en avait pas la force, mais son instinct le poussa à se lever. Il marchait à travers la ville, guidé par ses pas. Il devait trouver un endroit sec, où il serait à l’abri de la pluie. Il s’arrêta devant un autre bar. Celui-ci semblait animé contrairement au précédent puisqu’on entendait les rires et la musique depuis l’extérieur. Le jeune garçon pénétra à l’intérieur du petit bâtiment sans se faire remarquer, et alla s’installer à une table dans un coin. Il ne voulait pas qu’on le remarque, car il n’avait pas l’intention de commander, et craignait donc d’être jeté à la porte. Par chance, à sa droite se trouvait un radiateur ce qui permit à Ulrich de se réchauffer. La châleur calma l’adolescent qui decida de faire un point sur sa vie. Il était complètement fauché, mais même à ce stade, il n’avait pas l’intention de chercher un petit boulot pour gagner un peu d’argent. C’était la Team Rocket qui l’intéressait, en rejoignant leur rang il pourrait gagner de l’argent tout en assouvissant sa soif de puissance : c’était tout ou rien. Malheureusement, pour rejoindre l’organisation criminelle, il avait besoin d’un pokémon et c’était là le cœur du problème du problème : comment réussir à s’en procurer un ? Il pouvait toujours en voler un, mais il n’était pas dit que le pokémon lui obéirait. Comment faire alors ? Il était impossible de capturer un pokémon sauvage sans un avoir un soi-même. Tandis qu’Ulrich était plongé dans sa réflexion, la porte du bar s’ouvrit violemment, ce qui ne manqua d’attirer l’attention de toutes les personnes présentes. A l’entrée se trouvait une chétive créature bleuâtre, d’environ un mètre de hauteur. Elle était dotée de griffes acérés, et d’une queue formée de trois sortes de plumes rouges. La créature fit le tour de la pièce du regard. Celui-ci était confiant, et dégageait une sorte d’aura démoniaque. Tout à coup, la créature se jeta sur une personne sans raison apparente, et commença à lui asséner des coups de griffes. Puis la créature attaqua à tour de rôle chaque personne présente dans le bar. Cela ne manqua pas d’attirer l’attention d’Ulrich et le sortit de sa reflexion. Il connaissait cette créature : il s’agissait d’un pokémon s’appellant Farfuret. Le chaos provoqué par ce dernier entraîna la réaction des personnes présentes qui commencèrent à envoyer leur pokémon pour neutraliser le pokémon sauvage. Mais même face à plusieurs adversaire, pokémon de type glace s’en sortait brillament, et parvenait à prendre le dessus.

- « C’est ce fameux Farfuret qui sèment le chaos dans chaque endroit où il passe ! » déclara quelqu’un.

- « Ouais, j’en ai entendu parler, personne n’a jamais réussit à le capturer. Après avoir vaincu les pokémon des dresseurs, il s’en va, et personne ne le revoit avant qu’il ne s’attaque à un autre endroit. » déclara un autre.

Cet échange n’échappa au jeune garçon qui s’était camouflé dans un coin, en attendant que les choses se calment. Une idée germa alors dans la tête d’Ulrich, il se déplaça à quattre-patte, le plus discrètement possible jusqu’à la sortie du bar, et une fois dehors, il se cacha, tout en surveillant la porte du bâtiment. Le pokémon allait forcément ressortir, il le suivrait alors, et si ce pokémon était démoniaque, alors il pouvait espérer qu’il le rejoigne pour que tout les deux intégrent la Team Rocket. C’était utopique certes, mais il y avait des chances pour que cela fonctionne. De toute façon Ulrich n’avait plus rien à perdre, il se dit alors qu’il valait mieux tenter le coup. Quelques minutes plus tard, le pokémon ressortit effectivement, seul. Il marchait tranquillement dans la rue, et à la surprise d’Ulrich, personne ne le poursuivait. Le jeune garçon se dit que les dresseurs devaient être trop absorder par l’état de leurs pokémon, pour tenter quoique ce soit. C’était bien plus simple qu’il ne l’avait espéré, Ulrich sortit alorsde sa cachette, et aborda le pokémon.

- « Hey le Farfuret ! » déclara-t-il, plutôt confiant.

L’intéressé se retourna et jeta un regard diabloque au jeune garçon.

- « Calme-toi, je n’ai pas l’intention de me battre avec toi, j’ai simplement une proposition à te faire. »

Le pokémon arqua un sourcil, intrigué. Il fit comprendre au jeune adolescent qu’il était prêt à l’écouter.

- « J’ai entendu dire que t’aimais bien te battre. Tu dois rechercher de vrai défis je suppose. Si tu venais avec moi, nous pourrions intégrer la Team Rocket. C’est une organisation criminelle, qui te permettrait de trouver de vrais adversaires, et de semer le chaos comme bon te semble. Ou alors tu préfère attaquer de simples bars, remplis de dresseurs ridiculement faibles ? C’est comme ça que tu entrevois ta vie, tu n’as pas envie de viser plus haut ? » déclara Ulrich, plutôt sûr de lui.

Le pokémon ténèbres réfléchit durant quelques minutes. A mesure que celles-ci passaient, Ulrich eut l’impression que le temps s’écoulait au ralentit. C’était réellement sa dernière chance cette fois-ci, une occasion de ce genre là ne présente pas tout les jours, il en était conscient. Il était anxieux, trop anxieux et attendait impatiemment la décision du pokémon. Ce dernier finit par s’avancer vers Ulrich et lui tapa dans la main, lui faisant ainsi comprendre qu’il était d’accord. Le nouveau dresseur ressentit premièrement un profond sentiment de soulagement l’envahir. Puis ce fut la joie, cette vie dont il avait tant rêvée allait enfin débuter, tout ces problèmes étaient derrière lui. C’était pour lui l’accomplissement d’un rêve, la réalisation d’une utopie. Cependant Ulrich ne laissa rien transparaître.

- « Dans ce cas vient, on va retrouver cet enfoiré de recruteur. » furent les seuls mots qui sortirent de sa bouche.